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sabato 24 dicembre 2011

CIGARETTE OU FEUILLE DE JOURNAL? L'AVIS DES MEDECINS

Ni l’un ni l’autre, bien sûr ! Mais si on était obligé de choisir ?


Fort heureusement les campagnes anti tabac font sans cesse des progrès : de plus en plus de personnes ne DSCN1018 barbarossafument plus et protègent eux mêmes et leurs proches de la fumée passive. Mais on sait aussi que, en temps de crise, beaucoup de gens recommencent à fumer. Pourquoi ? probablement pour les mêmes raisons que mes internés. Il y a plus de 30 ans maintenant, moi aussi je fumais environ un paquet par jour --br-- et entre les périodes cigarette j’ai eu des périodes pipe et cigare. Je remercie le Bon Dieu de m’en avoir libéré totalement sans effort lors de la rencontre décisive avec le Christ. Un vrai miracle... mais sur le plan humain il y a un début d’explication : avec le Christ, ma vie a pris un sens plein.


Depuis que je suis à l’Hôpital Psychiatrique Judiciaire (O. P. G.) j’ai des cigarettes partout, dans la voiture, dans ma chambre, dans la sacristie de l’O. P. G., mais je remercie encore le Bon Dieu que l’idée d’en allumer une ne m’effleure même pas. Je les cherche pour les internés parce que quand je suis arrivé j’ai été choqué d’en voir quelques uns fumer le journal et ramasser à terre les mégots ! plutôt que cellulose, colle et encres divers, ou bien salive des autres et saleté, il vaut mieux les cigarettes du Monopole des Tabacs. Le mégot a un autre inconvénient qu’on connaît bien : c'est la partie dans laquelle s’accumule le plus de nicotine et autres substances nocives. Ceux qui ont les doigts tout jaunes ne sont pas toujours ceux qui fument le plus mais ceux qui tirent jusqu’au bout. J’ai vu le personnel assailli de requêtes de cigarettes, qu’ils achètent de leurs deniers, tentés par le circuit de la contrebande, car environ moitié prix, mais on ne sait pas d’où elles viennent et on sait par contre qu’elles alimentent les caisses et le pouvoir de la Camorre. Quand les internés qui ont les moyens achètent des cigarettes, il y a des formes de solidarité vraie avec les plus pauvres d’entre eux … Mais cela ne suffit jamais : malgré toutes les cigarettes que je réussis à porter le personnel continue à en acheter. Petit à petit j’ai découvert que les internés font des choses auquelles je n’aurais jamais pensé ! : Les peaux de banane séchées, par exemple, se fument très bien, tout comme le thé et la camomille enroulés dans le papier journal ! Parce que l’aumônier qui m’a précédé ne venait plus depuis quelques mois j’ai vu la situation « à partir de zéro ». « A zéro » ne veut pas dire qu’ils n’y avait pas de cigarettes en circulation. A part la contribution plus forte du personnel pour compenser le vide laissé par l’aumônier précédent, parmi les internés il y a ceux qui peuvent acheter. On parle de plus de 3000 € par semaine ! Divisé par 45 €, le prix moyen de la cartouche aujourd’hui, cela fait 60 - 70 cartouches par semaine, 3500 cartouches par an, 35 000 paquets, 700 000 cigarettes. Un véritable tabagisme ! Reporté à l’individu cela représente en moyenne le classique : « un paquet par jour et par fumeur ».  On est à ce point malheureusement et en annexe je vous recopie un texte écrit et signé conjointement par le psychiatre et le médecin responsables de secteur de l’O. P. G. Ce texte montre la conscience que les autorités sanitaires ont des dangers du tabac, et leurs efforts pour endiguer le phénomène à l’O. P. G. mais aussi, en toute responsabilité, la prise de conscience que fumer, pour beaucoup d’internés, représente une dépendance difficile à vaincre dans leur état psychique et existentiel, et que les cigarettes « garanties » par le Monopole officiel sont, et de loin, le moindre mal.  Numériquement que représentent les 250 cartouches environ que la communauté française m’a procurées avec grande générosité pendant cette dernière année ? Environ 5 % des cigarettes consommées par les internés, 50 000 cigarettes par an, 1,14 cigarette par jour et par interné, 4-5 cigarettes par jour pour ceux qui sont abolument sans ressources, sachant que tous en demandent et qu’en quelque sorte on doit donner un peu à tous.   A ceux qui n’ont aucune entrée d’argent je réussis à donner 10 € par mois pris sur la contribution du Diocèse. Souvent ils utilisent en partie cet argent pour acheter quelque paquet supplémentaire. Le reste en général est dépensé en communications téléphoniques avec la famille ou l’avocat et en timbres, et, le reste en produits pour la toilette.

  En vous remerciant de votre aide j’ai bien conscience que l’idéal serait de pouvoir abolir l’idée même de fumer parmi les internés des O. P. G., mais dans chaque situation concrète on choisit vraiment le moindre mal. Une des façons de rejoindre le moindre mal est de comprendre quand donner les cigarettes et combien à la fois, car beaucoup d’entre eux ne sont pas capables de gérer leur stock dans le temps. J’ai appris à ne donner qu’une cigarette à la fois quand ils me les demandent dans les couloirs (au début j’en donnais 2 et ils insistaient pour en avoir 3, parce que 2 « ce sont les cornes », de mauvais augure) ; à la fin de la rencontre de catéchèse je suis passé de 5 à 3 cigarettes, et le samedi après l’Eucharistie de 10 à 5. Cela permet sans doute de diminuer un petit peu la consommation générale mais surtout l’usage de substitutifs comme le papier journal etc, pendant les moments de manque et de tensions ; cela me permet surtout de mettre plus de cigarettes à la disposition du personnel qui les gère pendant les moments personnels d’angoisses des internés et aussi comme récompense, comme un stimulant à prendre en charge la propreté personnelle ou celle de la chambre, certains petits services qui font sortir de soi même.



A la fin de la Messe je donne à tous la même chose. Je ne veux pas que quelqu'un vienne à la Messe seulement pour les cigarettes.
Voici le texte signé conjointement par les Docteurs Camillo De Lucia, psychiatre, et Docteur Giuseppe Liguori, médecin ASL :
« Etant entendu que la fumée passive représente une des causes principales de nombreuses pathologies qui concernent non seulement l’appareil cardio vasculaire et respiratoire, mais tout l’organisme, et que donc la lutte anti tabac est un point fondamental pour la préservation de la santé de toute la société ; étant donné que tout le personnel sanitaire qui opère dans cet institut œuvre continuellement, spécialement chez les sujets affectés par des pathologies, dans l’éducation des patients aux risques auxquels ils s’exposent en continuant à fumer, nous avons activé des parcours de libération de la dépendance du tabac, parmi la population O. P. G.  Et pourtant il est vrai que la condition de coartation de la liberté avec la conséquente réduction des possibilités comportementales devient un élément qui fait obstacle à la pleine adhésion des sujets aux projets.     La mal être psychique grave avec appauvrissement des instances de promotion personnelle, porte inévitablement à tomber facilement dans le tabagisme. La cigarette acquiert des significations de satisfaction orale et, en plus, représente un moment de relax, d’auto-réflexion et de sens de remplissement d’un monde psychique déjà pauvre et avec des difficultés de satisfaction des instances psychologiques primaires. » 
     DSCN1019 donna rossa seduta       Si vous êtes comme moi vous avez étés surpris par le vocabulaire un peu technique, mais il est précis et le message est bien clair.

On peut même ajouter, comme je l’ai fait d’autres fois, que, en absence de cigarettes, l’augmentation des calmants anxiolitiques forts que doivent prendre nos internés n’est pas sans conséquences à la longue sur la santé. Les autres types de compensations, comme la nourriture, en particulier sucrée, salée, ou riche en colesthérol, ne le sont pas non plus. 

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